La réflexion collective est un levier puissant. Rassembler les forces d’une entreprise autour de la table pour partager, échanger et co-construire les axes stratégiques est précieux. Pour prendre des décisions structurantes, avancer efficacement et développer son organisation, il est important que les membres d’une gouvernance soient en accord, alignés collectivement.
Aujourd’hui, le management évolue vers plus d’horizontalité et de vision partagée pour un consensus solide. De plus en plus, les prises de décision sur les problématiques rencontrées se font de manière ouverte et conciliante avec l’ensemble des parties prenantes. Pourtant, si la posture managériale progresse, les enjeux et les besoins des entreprises demeurent. C’est pourquoi notre agence s’implique sur cette question et propose l’animation d’ateliers, des temps de réflexion en co-construction.
Nous avons interrogé deux de nos consultants qui réalisent ce type d’intervention. Alban Paitreault, Directeur Conseil et Julie Lacquemant, Manager de marque stratégique. Entretien croisé.
Animation d’ateliers : pourquoi avoir décidé de se positionner sur cette expertise ?
Alban Paitreault : « En tant que lieu de réflexions des orientations stratégiques et des décisions d’une entreprise, il nous parait évident d’intervenir à la source des problématiques, auprès des comités décisionnaires (Comex, Codir, Copil). C’est le point de départ de tellement d’enjeux pour une entreprise ou une marque. Cela nous permet souvent d’être confrontant, stimulant et d’embarquer sur les vrais sujets d’intérêt pour eux. »
Julie Lacquemant : « Oui, la direction et les managers ont une place prépondérante dans les enjeux d’une marque, il faut travailler avec eux. La plupart du temps, ce sont les équipes marketing qui font émerger un besoin ou une problématique sans pour autant l’identifier. Mais pour faire avancer un sujet stratégique, il faut nécessairement impliquer le collectif et le comité de direction. Il faut passer par cette étape de co-construction et de partage collectif avant d’aboutir à une validation et une action. C’est à ce moment-là que notre action est utile. Notre méthode est de prendre les enjeux dans le bon sens pour être au service de la marque qui nous convoque. »
Quels sont les principaux enjeux rencontrés par les clients ?
JL : « Les enjeux rencontrés sont multiples, mais le premier qui me vient en tête, c’est le besoin de faire évoluer son image, son identité, sa stratégie de communication. Prenons l’exemple de Satelix, éditeur de logiciels. Nous avons été contactés suite au constat fait par l’équipe dirigeante. Leur entreprise avait évolué, elle rencontrait de nouveaux enjeux et l’image véhiculée ne leur ressemblait plus. Elle n’était plus en adéquation avec qui ils étaient. Alors, à partir de là, comment communiquer ? Comment faire évoluer sa stratégie ? Nous les avons accompagnés sur cet enjeu. »
AP : « Il arrive aussi qu’une entreprise aborde un sujet sensible, possiblement délicat, et elle souhaite être accompagnée et conseillée sur la manière de bien le communiquer. Nous intervenons alors pour identifier les enjeux. Trouver les bons messages, le bon angle, le bon ton, le bon plan d’action. On dessine avec eux les lignes directrices à construire et on décide ensemble de la feuille de route à mettre en place.
Autre besoin identifié, le client rencontre des enjeux de communication stratégiques et cherche à déterminer les bons éléments de langage pour une prise de parole officielle et impactante. Certaines opportunités de prise de parole sont challengeantes. Elle demandent une tactique de communication spécifique. Ça a été le cas avec Alterea. Nous les avons écoutés pour nous imprégner de leur métier, de leur marché et de leurs problématiques d’intérêt. Puis, nous les avons aidés à définir le discours qui répond à leurs enjeux et qui aligne toutes les parties prenantes. Un discours collectivement partagé. »
JL : « Parfois aussi, l’équipe marketing ou communication évoque le besoin de réinterroger, de clarifier et d’exprimer plus précisément et fortement le positionnement. Si on prend le cas de Covea Affinity. Ils souhaitaient être plus efficaces, plus cohérents et impactants dans leur présentation d’appel d’offres. Le besoin a été initié par l’outil mais a finalement révélé un besoin stratégique de positionnement de marque. D’après nous, une telle identification naît de ces ateliers collectifs parce qu’on est en immersion dans une entreprise, un métier, un secteur, qui nous est parfois étranger. Et surtout, on apprend, on fait l’éponge, on analyse et on solutionne. »
Quelles compétences techniques et humaines sont nécessaires pour réussir un tel exercice ?
JL : « C’est vrai que l’animation de tels ateliers n’est pas un exercice facile. D’abord, chaque entreprise est différente. Ça demande une réelle adaptation du binôme d’animateurs. On est souvent confrontés à des visions divergentes et à des personnalités qui ont des exigences fortes. Notre travail est d’observer, d’écouter, de comprendre nos interlocuteurs pour rapidement lever leurs freins. »
AP : « Tu fais bien de dire « rapidement » parce que l’autre sujet que soulève cet exercice, c’est l’enjeu d’efficacité d’action. Il n’est pas toujours aisé de mobiliser un collectif, de l’embarquer dans la réflexion stratégique pour aligner ou réaligner les parties prenantes. Et cela, il faut le faire rapidement. Il faut une forte capacité d’écoute et de confrontation en même temps. Ce sont des personnalités avec beaucoup de responsabilités et peu de disponibilités. Il faut agir vite et bien. Cela demande de la méthode, du tact, du discernement et un peu d’expérience malgré tout. Ça suppose une vraie confiance de la part de ceux qui nous sollicitent. »
JL : « J’ajouterais autre chose. Un groupe de réflexion sur les sujets stratégiques de son entreprise ne peut pas être juge et partie. Un intervenant tiers neutre de tout jugement est nécessaire. Une personne extérieure qui saura arbitrer, challenger, faire avancer les débats et obtenir du résultat. Parce qu’on a une obligation de résultat, il faut bien le dire. D’ailleurs, on a atteint nos objectifs quand les problématiques sont identifiées et que le collectif est convaincu du bien-fondé des échanges. Alors, une étape est franchie. Le sentiment d’avoir progressé ensemble pour le bien commun de l’entreprise, des collaborateurs et des clients. C’est une réelle satisfaction pour nous à ce moment-là. C’est le début d’une collaboration de confiance. »
